Installée depuis 1990 en GAEC familial, l’exploitation de la famille Azam a connu de nombreuses évolutions au fil des années. Située sur 90 hectares, dont 27 ha de maïs ensilage, 17 ha de céréales et le reste en prairies, elle abrite aujourd’hui un troupeau de 80 vaches laitières pour une production d’environ 800 000L de lait. Rencontre avec Julien, installé depuis 2017, qui incarne la nouvelle génération à la tête de la ferme.

Un GAEC en transmission et en évolution
« L’exploitation a toujours été une histoire de famille », commence Jean-Luc. À l’origine, Jean-Luc était installé avec ses parents et produisait vaches laitières et allaitantes. Rapidement l’exploitation s’est spécialisée en vaches laitières. Aujourd’hui, le GAEC est composé de Julien, installé depuis 2017 et de sa mère Anne, tandis que Jean-Luc, retraité depuis 2023 reste présent en tant que salarié. Une transition douce, accompagnée par des projets structurants pour préparer l’avenir.
Robot de traite : une révolution bien réfléchie
En novembre 2024, un cap important a été franchi avec l’installation d’un robot de traite VMS 310. « Le projet était dans les tuyaux depuis un moment, explique Julien. En période hivernale, on arrive à suivre, mais au printemps et en été, entre les travaux dans les champs et la traite, on manquait vraiment de main-d’œuvre. »
L’objectif ? Gagner du temps, améliorer le confort de travail et préparer le départ à la retraite de Anne. « On voulait aussi pouvoir dégager du temps pour la vie de famille. La jeune génération, on n’a plus envie d’être prisonnier de notre métier. »


Un accompagnement technique essentiel
La mise en place du robot n’a pas été sans défis et l’exploitation est encore en phase d’adaptation : « On a un peu trop de vaches pour un seul robot. Il y a un vrai souci de chargement, donc la performance n’est pas optimale pour l’instant. Mais on a déjà prévu l’ajout d’une deuxième station dans quelques mois. » Pour l’instant, une part de manutention reste nécessaire alors que le robot est censé l’éviter, mais cela représente une charge de travail allégée et bien plus simple que l’astreinte habituelle.
Pour accompagner cette transition, des ajustements ont été faits sur la ration des animaux, avec l’appui des techniciens Natera. « On travaille avec eux depuis près de 30 ans, et c’est une relation de confiance. « Dominique Valette et Richard Cuoc nous ont été d’une grande aide pour ajuster les rations. Il ne s’agit pas de gros changements, mais d’une répartition différente : moins à l’auge, davantage au robot, pour inciter les vaches à s’y rendre d’elles-mêmes. Être accompagné dans ces moments-là est essentiel, car ces ajustements sont parfois difficiles à percevoir seuls, surtout lorsque l’on est habitué à un certain fonctionnement depuis longtemps. Ce sont souvent ces petits changements qui font toute la différence. »
Un partenaire clé dans la réussite du projet
Julien tient aussi à souligner le rôle central du service de Manhaval Fabre dans la réussite de cette transition. « Leur suivi est régulier, ils sont disponibles, réactifs, et surtout à l’écoute. C’est précieux d’avoir des interlocuteurs de terrain, qui comprennent nos contraintes et savent nous accompagner concrètement. Leur implication a vraiment contribué à la réussite du projet. »
Une nouvelle manière d’élever
Avec le VMS 310, c’est tout le quotidien de l’élevage qui change : « Avant, on regardait les vaches au champ ou en bâtiment. Aujourd’hui, on commence la journée sur l’ordinateur. » Le robot fournit un nombre impressionnant de données, notamment grâce à son module d’intelligence artificielle. « C’est une vraie bible ! On suit la progestérone, on détecte les chaleurs, les gestations, les kystes, les avortements… »
Mais cette technologie exige aussi une implication forte : « Il faut avoir le goût pour ça. C’est un nouveau métier, presque. On apprend en faisant, mais il faut comprendre que ça peut vraiment améliorer notre réactivité et donc notre qualité de production. S’il y a un problème on le sait rapidement et on peut amener les corrections, améliorations ou soins nécessaire, c’est un vrai atout.
Un modèle d’adaptation et d’anticipation
L’exploitation familiale montre aujourd’hui un bel exemple d’adaptation, entre maintien des valeurs de proximité et intégration des nouvelles technologies. « On ne fait pas ça pour produire toujours plus, mais pour produire mieux, dans de meilleures conditions tout en gardant un objectif de rentabilité, c’est un métier de passion mais il faut tout de même en vivre. »
Un message clair pour les jeunes générations d’éleveurs : il est possible de concilier tradition, innovation, et qualité de vie.






